Douleurs musculo-articulaires (ATM)

Définition

Les articulations temporo-mandibulaires (ATM), au nombre de deux, unissent la mâchoire inférieure (mandibule) à l’os du crâne. Elles sont situées de chaque côté du visage, juste devant les oreilles.

Vidéo Conseil

  • Douleur lancinante dans l’articulation à l’avant de l’oreille;
  • Inconfort et douleur qui peuvent irradier dans le cou et les épaules et être présents dans la mâchoire ou le visage;
  • Muscles de la mâchoire sensibles;
  • Bruits ou sensation de « craquement », « crépitement » ou « frottement » dans l’articulation lors de l’ouverture de la bouche ou pendant la mastication;
  • Bruit dans les oreilles (acouphènes, « tinnitus ») et autres problèmes auditifs;
  • Ouverture limitée de la mâchoire et rigidité lors de l’ouverture (difficulté à ouvrir);
  • Maux de tête, migraines;
  • Sensibilité à certaines dents;
  • Un changement soudain dans la façon dont les dents arrivent ensemble;
  • Dislocation lors de l’ouverture (la mâchoire reste « barrée » en position ouverte).

L’apparition de la douleur peut être cyclique, c’est-à-dire qu’elle peut apparaître et disparaître à intervalles plus ou moins réguliers. Elle peut :

  • se manifester souvent sur un seul côté du visage;
  • apparaître le matin au réveil ou après une période de stress;
  • ne pas être présente même si plusieurs autres symptômes peuvent se révéler handicapants.

Causes

Les causes des problèmes aux ATMs sont multiples ou multifactorielles. Voici quelques exemples de causes possibles :

  • Certaines prédispositions : ces troubles sont plus communs chez les femmes âgées de 20 à 50 ans;
  • Certains traumatismes : un accident ou un coup à la mâchoire ou au visage peut fracturer la mâchoire ou endommager le disque articulaire et ainsi affecter les ATMs;
  • Le resserrement des muscles ou des dents de façon répétitive peut causer des spasmes musculaires occasionnant de la douleur ;
  • Le grincement des dents, souvent effectué de façon inconsciente pendant le sommeil, peut produire des forces plus grandes que la normale et contribuer à la douleur;
  • L’habitude de serrer les mâchoires (contraction des muscles masticatoires), bruxisme;
  • Le stress et les tensions psychologiques qui produisent des tensions dans les mâchoires;
  • L’hérédité, les anomalies congénitales ou de développement;
  • Certaines pathologies ou maladies : problèmes d’arthrite, maladies dégénératives des articulations, etc.;
  • Des problèmes dentaires : des déplacements dentaires à la suite de la perte d’une dent, des obturations trop hautes pouvant causer une mauvaise relation entre les dents et affecter les articulations;
  • Des malocclusions importantes : malposition des dents, interférences fonctionnelles occasionnant une déviation des mâchoires. Il est toutefois à noter que, bien qu’il soit reconnu qu’une malocclusion puisse contribuer aux troubles de dysfonction des articulations temporo-mandibulaires, on ne croit pas qu’elle en soit la cause principale. Le fait d’avoir recours à un traitement orthodontique pour corriger une malocclusion dans le seul but d’éliminer des problèmes aux ATMs n’est pas indiqué.

Autres facteurs pouvant contribuer, de façon indirecte, aux désordres des ATMs :

  • Mauvais régime alimentaire ;
  • Arthrite ;
  • Manque de sommeil ou trouble de sommeil (apnée du sommeil, ronflement) ;
  • Dislocations, fractures et problèmes structuraux ;
  • Troubles ou problèmes de posture ;
  • Hormones ;
  • Traumatisme occlusal (interférences entre les dents des deux mâchoires, perte de dents, ajout d’une nouvelle prothèse dentaire, etc.) ;
  • Dépression (syndrome dépressif, anxiété) ;
  • Stress post-traumatique ;
  • Divers troubles psychologiques.

Solutions

Nombreux sont ceux ayant des troubles de l’ATM, mais seulement une minorité est affectée par des problèmes sérieux.

Les troubles de l’ATM qui peuvent nécessiter un traitement sont ceux qui :

  • sont accompagnés de douleur ou d’inconfort importants;
  • génèrent un déplacement interne;
  • présentent des signes d’arthrite ou de lésions;
  • engendrent une mobilité réduite (ouverture limitée des mâchoires) ou excessive de l’articulation;
  • sont affectés par des anomalies congénitales ou de développement.

Cependant, la plupart des problèmes affectant les ATMs sont temporaires: 80% des personnes affectées se rétablissent en six mois, sans intervention.

Favoriser le repos des mâchoires

L’approche thérapeutique est avant tout conservatrice et « réversible », c’est-à-dire qu’elle évite de causer des changements permanents dans la structure ou la position des mâchoires et des dents. La première étape consiste simplement à permettre à la mâchoire de se reposer. Cela peut comprendre :

  • l’utilisation de compresses;
  • de la physiothérapie, de l’ostéopathie ou de l’acupuncture;
  • des techniques de rétroaction biologique (“biofeedback”) et de détente;
  • une équilibration de la dentition pour éliminer de légères interférences entre les dents (ajustement ou équilibrage d’occlusion).

Le repos de la mâchoire peut aider la guérison des ATMs. Il est donc préférable d’éviter :

  • les aliments durs;
  • la gomme, les caramels et les friandises dures;
  • les grandes ouvertures de la mâchoire (bâiller, etc.)

Lorsqu’une approche conservatrice est insuffisante, l’utilisation d’une plaque articulaire ou plaque occlusale peut s’avérer un atout essentiel.

Malocclusion et troubles de l’ATM

En présence d’une malocclusion, il est possible qu’un traitement d’orthodontie puisse améliorer les symptômes. Toutefois, comme la cause des troubles aux ATMs est multifactorielle et que nous ne contrôlons pas toutes les variables impliquées, il est impossible de garantir une amélioration ou élimination des symptômes, et ce, quelle que soit la thérapie utilisée.

Conseils d’urgence

La luxation de l’articulation temporo-mandibulaire survient de manière aiguë souvent lors d’épisodes d’ouverture buccale importante : bâillement, soins dentaires…

Elle se manifeste par le blocage de la mandibule (mâchoire inférieure) en position d’ouverture. Impossible alors de fermer la bouche. Le phénomène n’est pas douloureux lors de son installation, mais peut progressivement le devenir au fur et à mesure du temps qui passe (quelques heures).

Cette situation extrêmement inconfortable (élocution difficile, alimentation impossible, le patient bave) est un motif de consultation en urgence.

Étapes d’évolution du problème

Le plus souvent, les symptômes s’améliorent ou disparaissent quelques semaines après leur apparition étant donné que les articulations sont moins sollicitées chez une personne ayant de la difficulté à mastiquer.

Risques et conséquences de ne pas traiter

Les risques résident essentiellement dans l’inconfort allant jusqu’à l’impossibilité de manger.

L’indication chirurgicale est alors posée d’emblée.

Conseils de prévention

Les moyens de prévention pour minimiser les symptômes et problèmes aux ATM relèvent du simple bon sens : il s’agit d’éviter tout ce qui pourrait forcer ou « stresser » les articulations:

  • Éviter toute ouverture excessive de la bouche ;
  • Éviter de mâcher de la gomme, de ronger vos ongles ou de mordre sur des objets durs (crayons, etc.) ;
  • Éviter les aliments très durs ou qui exigent une forte mastication ; manger des aliments plus mous pendant les épisodes douloureux ;
  • En cas de bâillement, supporter la mâchoire à l’aide de la main ;
  • Surveiller sa posture (position de travail au téléphone ou à l’ordinateur pour une longue durée) ;
  • Éviter de dormir dans une position qui exerce une forte pression sur les mandibules ;
  • En cas de grincement de dents, serrement des mâchoires la nuit ou en période de stress, le mentionner à votre dentiste ou consulter un orthodontiste.